Quel impact un déséquilibre de
force musculaire peut avoir sur le risque de blessure?
L’article publié par Kim et
Hong, 2011 dans la revue Isokinetic and Exercise Science portait sur ce
sujet.
Étude : Les auteurs souhaitaient mettre en lumière une relation
possible entre le déséquilibre musculaire des ischio-jambiers en rapport au
quadriceps et les blessures, sans contact direct, aux membres inférieurs. Au
total 82 athlètes (40 femmes et 42 hommes) de basketball et soccer de la NCAA
division 3, âgés en moyenne de 20 ans ont participé à l’investigation. Les
tests isocinétiques ont été faits à 60°/seconde (basse vitesse) dans un
mouvement de flexion/extension concentrique du genou. Un ratio de force des ischio-jambiers
par rapport au quadriceps (HQR) a été établi. Un ratio de 60 % et plus était
défini comme en équilibre et un HQR en dessous du 60 % était défini comme en
déséquilibre. Les bilans isocinétiques ont été complétés en début de saison et
l’observation des occurrences de blessures par non-contact a été faite sur une
saison.
Résultat : Les résultats furent significatifs sur plusieurs
points. Les athlètes qui avaient un ratio HQR en dessous de 60 % au test pré-saison
furent plus souvent blessés. Effectivement, 63,4 % des blessures à la jambe droite et 67,1 % des blessures à la jambe gauche avaient un ratio HQR en
dessous de 60 %. L’étude a aussi démontré une prédominance de lésions au genou.
Une explication possible que cette relation peut provenir du mécanisme de l’articulation
du genou où iI a été suggéré que le rôle
des muscles ischio-jambiers lors de l'extension du genou est d'aider les
structures musculo-tendineuses en prévenant le déplacement antérieur trop
prononcé du tibia.
D’autres études ont révélé que la
combinaison entre des muscles ischio-jambiers faibles et muscles forts en antérieurs
peuvent causer une inclinaison antérieure du bassin, ce qui augmente la demande
des muscles et tissus mous autour de la hanche. Les auteurs ont comme hypothèse
que cette relation peut également expliquer certains résultats de l’étude où plus
de 25 % du total des blessures était situé autour des articulations de la
hanche et du genou.
Conclusion/L’apport clinique : Une étude isocinétique
préventive permet d’établir un ratio agoniste antagoniste et devenir une mesure
préventive auprès des gens qui sont à risque de blessures par non-contact comme
les sports de sauts ou de changements de direction multiples et fréquents. Il
serait intéressant de se positionner face à d’autres vitesses angulaires et une
utilisation du ratio de la force excentrique des ischio-jambiers comparés à la
force concentrique du quadriceps, ce qui est plus près de la fonction normale. Au
Centre d’expertise isocinétique, on peut mettre en lumière des ratios HQR inférieurs
à 60 % et les considérer comme un risque de blessure. Un programme de
renforcement spécifique hors saison supervisé par un professionnel de la santé
pourrait grandement aider à régler cette problématique.
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